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door Bluteau Marie 2 jaren geleden

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Numérique et mutations

L'économie mondiale traverse une transformation majeure, marquée par l'intégration des technologies numériques dans presque tous les secteurs, y compris manufacturier, agricole, énergétique et de la santé.

Numérique et mutations

Document réalisé par le Dispositif National d’Outillage Pédagogique des MFR. © Association Nationale pour la Formation et la Recherche pour l'Alternance - 58 Rue Notre Dame de Lorette, 75009 Paris

Numérique et mutations: caractéristiques, effets sur les entreprises, les organisations de formation, enjeux d'éducation-formation

« Avant toute chose, il nous semble indispensable d’affirmer que la période que nous traversons est celle d’une évolution systémique, exceptionnelle et rarement connue dans l’histoire de l’humanité. En ce sens il ne s’agit pas d’une crise, mais d’une métamorphose : non d’un passage entre deux états, mais d’une installation dans l’inconnu. Quand la crise suppose de résoudre des enjeux qui peuvent être cruciaux, la métamorphose nécessite de modifier les conditions mêmes d’analyse de ces enjeux. »


Source : Conseil National du Numérique Rapport 2016 Travail Emploi Numérique Les nouvelles trajectoires





Numérique et mutations

Idée clef

L’« économie numérique » se propage de secteur en secteur, jusqu’aux activités manufacturières, agricoles, de la santé ou énergétiques. Ainsi, c’est l’économie dans son ensemble qui devient « numérique ». Ce tournant qualifié de « 4ème révolution industrielle » (après la vapeur, l'électricité et l’informatisation) se distingue des précédentes « révolutions » par la vitesse à laquelle l’expansion a lieu dans les manières de produire et de consommer.


Eléments d'explications / développement:

L’arrivée des technologies numérique se situe dans la lignée des évolutions informatiques des années 70:

Un ensemble d'innovations arrive à maturité en même temps en termes de

Tantôt solution à part entière, tantôt facilitateur, ces technologies concernent tous les secteurs de l'économie.




Emergence de nouveaux modèles

L'imprégnation des technologies dans notre société permet à chaque consommateur de prendre part lui-même à la création de valeur, au marché en produisant lui-même des biens ou des services (blablacar, uber...)ou en remettant sur le marché des biens inutilisés (ebay, le bon coin). Cette tendance réduit la chaîne des intermédiaires.


"De nouvelles formes de travail se développent. elles se caractérisent par un brouillage des frontières à plusieurs niveaux, entre vie professionnelles et vie privée, entre statut de salarié et d'indépendant, entre producteur et consommateur, mais aussi entre collaborateur bénévole et salarié (citation source)"



CLOUD : Le cloud (« le nuage ») est un ensemble de matériels, de raccordements réseau et de logiciels qui fournit des services sophistiqués que les individus et les collectivités peuvent exploiter à volonté depuis n'importe où dans le monde. Le cloud computing est un basculement de tendance : au lieu d'obtenir de la puissance de calcul par acquisition de matériel et de logiciel, le consommateur se sert de puissance mise à sa disposition par un fournisseur via internet.

Les espaces "cloud" en ligne connus : Google Drive, Dropbox.

Instantanéité: Tout, tout de suite et partout, le plus rapidement possible (sans délais). Simultanéité, immédiateté et rapidité des échanges s’opposent aux principes de réflexion, de frustration, de patience, d’écoute ...
Hyper-connectivité et déconnexion: augmentation constante des fréquences et des durées de connexion.
L'acquisition de compétences numériques (techniques et pédagogiques) dans les équipes éducatives: Faciliter l'intégration pertinente du numérique dans les pratiques pédagogiques
Auto-entrepreunariat de la formation : co-existance de partage de connaissance gracieuse et de modèles payants.

C'est notamment ce phénomène qui fait parler d'"ubérisation" de la formation.

Cependant, au delà des questions économiques, les MFR ont toujours considéré que le savoir n'appartenait pas aux seuls moniteurs et que chacun, dans le parcours de formation alterné partageait ses savoirs au service de la formation de l'alternant.

Cadre spatio-temporel de la formation s'élargit : Emergence et diversification des modalités d'apprentissage proposées à n'importe quel endroit, à n'importe quel moment (Anytime, anywhere). L'e-tutorat, l'accompagnement à distance sont présentées comme des fonctions en développement dans les métiers de la formation.

Egalement appelée blended learning, formation mixte, hybride ou encore multimodale. Au-delà de la distinction présentiel-distanciel qui redessine le cadre spatial de la formation, le cadre temporel évolue aussi. Les interactions entre apprenants, formateurs et pairs peuvent se faire au moyen de canaux de communication synchrones (chat, visioconférence, etc.) ou asynchrones (mails, forums de discussions, etc.).

Dans cette même logique, on parle aussi


Pour les MFR: par nature la formation par alternance mobilise différents temps et lieux de formation. La diversification des modalités possibles invite à questionner notre approche non pas pour nier leurs spécificités mais bien pour penser, repenser la place de chacun de ces espaces et temps dans le processus d'apprentissage.

Economie de la formation en mutation : économie de masse (phase d'industrialisation de la formation) avec la création des MOOC

MOOC (massive open online course en anglais), est un type ouvert

 de formation à distance  capable d'accueillir un grand nombre de participants. Dans le monde anglophone, il peut arriver que plus de 100 000 personnes soient réunies pour un cours.


Développement du travail à distance: produisant des effets d' isolement des travailleurs- développement d'espaces de co-working entre travailleurs isolés.
Dématérialisation : réseaux physiques remplacés par des interfaces numériques.
Intermédiation/ désintermédiation : les particuliers au coeur des phases de production et de consommation (ou d'influence de consommation)

Globalisation du marché mondial

Cette « transition » permet de piloter plus facilement encore les activités économiques interdépendantes (aussi appelées chaînes de valeurs) à l'échelle mondiale. Cette optimisation des productions amplifie le processus de mondialisation avec des "spécialisations géographiques".

 

 

La chaîne de valeur : ensemble des activités interdépendantes allant de la création, production, commercialisation et distribution d'un produit.(cf. Mickael Porter)

Encourager le développement d'une véritable culture numérique au sein des entreprises
Faciliter l'appropriation d'un environnement mondial mouvant

Vos réactions

Mondialisation culturelle
Mondialisation du marché de la connaissance et de la formation : Cours accessibles en ligne (Khan accadémy). cf. Le tsunami numérique E. Davidenkoff
Relocalisation de certaines activités, les avantages comparatifs des délocalisations vers des pays à bas salaires devenant moindre
Automatisation : remplacement de tâches humaines par des processus digitaux
Remise en cause des règlementations, des modèles sociaux, des formes de travail liés la mondialisation du travail

Monopole

Logique de marché où le "gagnant prend tout" (ex des Géants GAFAM), le consommateur ayant un faible intérêt à préférer les performances moindre d'une entreprise dont les prix ne sont pas plus bas.

Les monopoles en place sont fragiles car la multitude des consommateurs est très réactive aux innovations et donc très mobile d'un outil/ service à l'autre.




GAFAM est l'acronyme des géants du Web: Google, AppleFacebookAmazon et Microsoft qui sont les cinq grandes firmes américaines (nées dans les dernières années du xxe siècle ou au début du xxie siècle sauf Apple créé en 1976, et Microsoft créé en 1975) qui dominent le marché du numérique, parfois également nommées les Big Four, les Big Five, ou encore « The Five ».


Développer des capacités de collaboration, Partage: Au delà de la potentialité des outils du web pour collaborer (outils de co-écriture en ligne) et partager (wikipédia, forum), ce sont des pratiques et des usages qui s'apprennent dans les activités pédago-éducatives proposées en formation. Cela questionne également les modalités d'évaluation.

Tout n'est pas monnayé sur internet. Il existe des ressources libres, des logiciels "Open Source" qui sont de vraies alternatives.

La vidéo ci après montre le point de vue de François Taddei (Inserm, université Paris Descartes) Lors d'une émission Radio



Lors d'une conférence TEDx



Garantir l'accès et l'appropriation du numérique par tous les citoyens, favoriser l'égalité des chances. Prendre en compte les "fractures numériques".

Aujourd'hui, si on parle de "fracture numérique", il faut distinguer différents types de fractures qui existent dans notre société à des niveaux variables :

La fracture d'équipement reste vrai en ce qui concerne les smartphone. On constate, pour cet équipement, une fracture générationnelle importante qui explique aussi les "décalages" entre les usages (voir ci-dessous).

"Un smartphone est plus puissant que la technologie embarquée à bord d’Apollo 11” (E. Davindenkof, Tsunami Numérique )


"Un adolescent passe plus de temps devant un écran qu’à l’école" (1500 heures par an devant un écran pour 900 à 1200 heures à l’école (E. Davidenkoff, le Tsunami numérique, 2015)



Le baromètre du numérique, publié tous les ans représente une source riche d'informations sur ces évolutions.

Au delà, l'étude Capacity montre bien les différents "profils d'usagers d'internet.:

http://laboratoire.agencedunumerique.gouv.fr/wp-content/uploads/sites/2/2017/03/Rapport-1rs-resultats-Capacity.pdf

Gratuité? : Sans tomber (trop) rapidement dans une posture de rejet, il s'avère souvent que si "c'est gratuit c'est vous qui êtes le produit". Charge à nous, d'accompagner à comprendre les jeux des géants d'internet et de faire découvrir des alternatives à ces géants.


Stimuler la créativité numérique et "par le numérique" chez les travailleurs de demain suppose une évolution des compétences, une adaptabilité des équipes pédagogiques.
L'adaptation et l'adéquation des compétences numériques des étudiants, travailleurs et demandeurs d'emploi par rapport aux besoins du marché du travail
Equilibre à trouver/ requestionner entre compétences techniques et compétences transverses: la question se pose notamment pour les formations professionnelles et les spécialisations professionnelles précoces et l'adaptation rapide et nécessaire aux évolutions d'un marché de l'emploi très mouvant.

Pour illustration :


Une étude de pôle emploi indique: « qu’en plus de la formation et de l’expérience professionnelle, les recruteurs cherchent des candidats possédant des compétences et qualités que l’on peut qualifier de transversales, qu’il s’agisse de polyvalence et de capacité d’adaptation, de motivation, de disponibilité, ou encore de présentation et de relationnel » Lainé F. (2016), « Les compétences attendues par les employeurs et les pratiques de recrutement », Éclairages et synthèses, n° 22, Pôle emploi, juin.


Pour approfondir, voir également à ce sujet: le rapport du centre d'analyse stratégique: "compétences transversales et transférables" d'avril 2017

Les compétences attendues évoluent notamment les compétences transversales, transférables, y compris technologiques, de créativité permettant de s'adapter aux mutations rapides des emplois

A titre d'illustration "les 7 compétences clefs de demain"

ParStéphane Canonne le 30 septembre 2013 le blog de la formation professionnelle continue

1. Collaboration à distance

2. Communication au travers du numérique

3. Agilité et adaptation

4. Créativité et sens de l’innovation

5. Esprit d’initiative et d’entreprise

6. S’organiser efficacement

7. Apprendre à apprendre


http://www.formation-professionnelle.fr/2013/09/30/7-competences-cles-travail-demain/

Emergence rapide de nouvelles activités, apparition/ disparition rapide de certains emplois.

Information = ressource stratégique

Les technologies du Big Data capables de capturer, analyser et fournir des recommandations précises et en temps réel aux entreprises se développent particulièrement autour de l'exploitation à grande échelle des données partagées par les individus vias les application et notamment les réseaux sociaux (Facebook, snap chat, Linkedin...).


L'information digitalisée (data) devient plus qu'hier une ressource économique stratégique.

Big Data : Le big data, littéralement « grosses données », ou mégadonnées, parfois appelées données massives, désigne des ensembles de données

devenus si volumineux qu'ils dépassent l'intuition et les capacités humaines d'analyse et même celles des outils informatiques classiques de gestion de base de données

 ou de l'information.

A titre d’illustration : Le volume des données stockées est en pleine expansion : les données numériques créées dans le monde seraient passées de 1,2 zettaoctets par an en 2010 à 1,8 zettaoctets en 2011, puis 2,8 zettaoctets en 2012 et s'élèveront à 40 zettaoctets en 2020. À titre d'exemple, Twitter générait en janvier 2013, 7 téraoctets

de données chaque jour et Facebook 10 téraoctets. (Source: Wikipédia article sur Big Data) 1 zetta octet = 10 puissance 21 octets

Enjeux d'éducation formation
Place accrue du "Facilitateur de connaissances" Dans la pédagogie traditionnelle l'enseignant a longtemps été considéré comme LE pourvoyeur d’informations dans sa classe, les façonnant avant de les transmettre à ses élèves. Aujourd'hui, "l'hyperaccessibilité" de l'information invite à reconsidérer la posture professionnelle.

Cela permet d'identifier que le postulat des MFR considérant que la question n'était pas tant : "quelles informations j’apporte à mes élèves et comment je les façonne (du point de vue didactique)" mais davantage "comment je permets, favorise l'exploitation de l’information collectée par l'alternant" reste, plus que toujours, d'actualité.


Ci-après le montage d'un échange "La fin des enseignants?" entre Marcel Lebrun (connu pour ses travaux sur les classes inversées-Université Louvain La Neuve) et Christophe Batier (Service Techno-pédagogique -ICAP- Université Lyon 1)


Promouvoir l'adoption d 'une attitude numérique responsable, éthique et citoyenne : au regard des informations accessibles cela concerne la maîtrise de ses propres données comme le respect des informations et droits d'autrui.

Pour ce qui concerne les données personnelles :

De nos déclarations en lignes en passant par les différents comptes créés et par les différents “ profils” saisis, nous laissons tous plus ou moins de trâces de nos “passages” sur le net : dans nos usages professionnels comme personnels, familiaux et sociaux nous avons tous une “identité numérique” plus ou moins maitrisée.

Aujourd'hui, certains recrutements se pratiquent à partir du score “Klout”. Le Klout Score est un nombre compris entre 1 et 100 qui représente votre niveau d'influence. Plus vous avez d'influence et plus votre Klout Score est élevé.


Serge Tisseron (psychologue, psychiatre et psychanalyste), dans son ouvrage “l’intimité surexposée” parle du phénomène récent qu’il baptise “besoin d’extimité”, besoin de rendre public son intimité pour se sentir exister.

Par nos navigations, partages, commentaires, transactions, nous laissons une empreinte identitaire dont nous n’avons pas la pleine conscience. Nos informations constituent un produit, possèdent de la valeur (économie du big data). Des usages de ces données peuvent nous servir comme nous desservir (ex. de la recherche des informations sur le net pour un recrutement). D'où la législation sur"droit à l’oubli" (même si il demeure assez illusoire).


Pour ce qui concerne les publications, le partage des informations et productions



Recherche, traitement et analyse des informations: pour les jeunes comme les adultes, la présence massive, continue d'informations oblige à se questionner sur la qualité des sources d’information, les informations elles- mêmes, à développer des capacités de traitement et d’analyse de ces informations.

infobésité: Ce qui change aujourd'hui, pour les personnes en formation comme pour les équipes, c’est la quantité cela renforce notre responsabilité à accompagner à

Cela nous pose à tous la question de la gestion de ces informations en termes d’accès mais également de vérification, de fiabilité et capacité (et de non capacité) de traitement et d’analyse pour l’homme.

D’où naît un sentiment de flux continue d’informations, non filtrées des réseaux et médias. Cela pose question également dans la pratique professionnelle, dans la gestion des envois, des mails, etc.

Ainsi, par exemple, les personnes non internautes mettent en évidence la recherche d'information comme étant une des difficultés importante liée au non usage (voir p.13 : Premiers résultats de l'enquête Capacity sur les usages numériques des Français menée par la Fondation Internet Nouvel Génération, l'agence du numérique et le réseau M@rsouin)

Effets pour les organisations de Formation
Bring Your Own Device (BYOD) : tendance/ invitation à utiliser son propre matériel pour se connecter. C'est le cas du téléphone dans un usage pédagogique dans ou hors salle.

Au delà du débat (nécessaire) au sein des équipes sur la place données à ces outils personnels dans les processus de formation que nous mettons en oeuvre, un enjeu d'éducation peut être associé à ces usages liés au BYOD.

Normalisation de l'autoformation de chacun, à la carte, sur le net. L'Organisme de formation n'est définitivement plus le seul sur le marché de la connaissance. Chaque personne qui le souhaite peut accéder à des contenus, plus ou moins structurés ou scénarisés lui permettant de développer ses apprentissages en autonomie.

Commentaire :

Même si il est bien évident que l'apprentissage ne s'est jamais réduit à se qui se jouait dans la salle de classe, la place des apprentissages informels est plus visible aujourd'hui.

Ainsi les accès aux tutoriels, aux forum aux cours en ligne plus ou moins gratuits ou ouverts offrent de multiples opportunités d'apprentissages.


La question qui demeure est la capacité de chacun de s'en saisir pour développer son "pouvoir d'agir".


Pour illustration

un adolescent passe plus de temps devant un écran qu’à l’école (1500 heures par an devant un écran pour 900 à 1200 heures à l’école (E. Davidenkoff, le Tsunami numérique, 2015)



Une ingénierie de formation "sur mesure": demande de personnalisation des dispositifs et des parcours de formation par les financeurs mais également par les personnes en formation comme "client" car cela correspond de plus en plus à leurs habitudes de consommation.
Evolutions/ effets dans les entreprises
Collecte et traitements des informations des usagers / consommateurs:les expériences clients individualisées / personnalisées dans le parcours de consommation grace au traitement des données collectées (navigation, sites d'achats en ligne (Netflix) (optimisation de la chaîne de production pour les entreprises - autonomisation des machines )
développement des productions "faites à la demande" au coût de la production de masse : personnalisation
Veille et modération en ligne sur "ce qui est dit de moi", vias les réseaux sociaux, la part d'influence, d'avis ... (Scoop-it-chaîne youtube- Tripadvisor...)
Complexification des stratégies de communication de l'organisation: production de messages et de stratégies multimédias (internet, mobile, ...)