Contrat objectif territorial METRO, Grenoble, Village Olympique

En 2018, le Village Olympique fête ses 50 ans. Si l’habitat et l’espace public ont très peu évolué depuis la création du quartier, la typologie des habitants à elle, beaucoup changé. Comme les autres Territoires urbains du sud de la ville de Grenoble, le Village Olympique est fortement marqués socialement. Les habitant(e)s connaissent des problématiques sociales liées au chômage, au décrochage scolaire, à la précarité, au déclassement, etc.Pour exemple, « alors que le taux de demandeurs d’emploi (par rapport à la population) est de 9,2% et de 10,9% pour la Métro et Grenoble, dans les QPV ce taux est de 16,1%. Les deux QPV où ce taux est le plus élevé (plus de 17 %) sont à Echirolles Village-Sud et à Grenoble le QPV Villeneuve- Village Olympique » (INSEE, 2016).L'imagerie sociale et médiatique conforte souvent une vision négative « des quartiers ». Cela constitue un facteur de mise à l'écart de ces territoires et de leurs habitant(e)s, en plus des problématiques précédemment énoncées. Cette réalité fait partie de quotidien des jeunes, et peut alimenter une quête identitaireEn plus d’être impacté par les problématiques sociales, le Village Olympique fait face aux difficultés des autres « villages », ceux de la campagne : disparition des petits commerces de proximité (concurrencés par la présence de grands centres commerciaux à proximité), fermeture d’équipements publics (bibliothèque), entre soi (personne extérieur au village n’y passe), départs réguliers de familles qui cherchent un avenir meilleur pour leurs enfants,… remplacés par de nouveaux arrivants, souvent plus pauvres et issus de nouvelles vagues d’immigration.Ceux qui restent au Village sont ceux qui n’ont pas le choix, ou qui y sont très fortement attachés, y habitant depuis des décennies. Pour eux le quartier n’est plus comme « avant », il n’est plus ce petit havre de paix et de lien social qu’il a pût être. S’il est important de prendre en compte la réalité dans laquelle vivent les jeunes, il ne faut pas pour autant les figer dans des rôles préétablis.Le VO ne peut être réduit à l'état de problématique, il est traversé par divers enjeux et regroupe de nombreux acteurs, qui sont pour la plupart des partenaires du CODASE : le Collège Olympique, la MJC Prémol, la MDH, la Maison de l’Enfance, les collectifs d'habitant(e)s et plusieurs associations sportives ou culturelles. Les correspondant(e)s jeunesse du secteur 6, la Mission Locale, le Planning Familial y sont régulièrement présents, pour faciliter le lien avec les habitants.La plupart de ces acteurs travaillent en bonne intelligence et sont mobilisés pour aider et soutenir les jeunes et familles. 

Savoirs être et savoir-faire relation AddictionsOuverture au mondeProjection dans l’avenirPlace des adultes dans l’éducation et dans le quartier  

Territoire d’intervention  La vie au Village Olympique s’organise autour de divers espaces déjà cités plus haut : les équipements (stades, lieux publics, places, jeux pour enfants, arrêts de bus), établissements scolaires (écoles, collège Olympique), les structures type MDH et MJC, les commerces, la poste, le bar au cœur du Village, et Grand Place/ Carrefour. Les lieux d’usage des jeunes sont principalement les places et les rues piétonnes du centre du quartier, ainsi que le centre commercial. Certains jeunes sont mobiles et se déplacent beaucoup vers d’autres quartiers de l’agglomération.  Limité ces dernières année au seul QPV, c’est-à-dire le quartier Village Olympique, nous avons pointé les aberrations de cette délimitation stricte. Les jeunes sont mobiles et sortent constamment de ce périmètre, pour se retrouver dans des espaces publics en proximité (Vigny Musset, Beauvert…) pour se détacher du regard des adultes du quartier. Nous avons pût comprendre à travers les échanges avec les jeunes (filles et garçons) que c’est dans ces espaces « entre deux » que les conduites à risques et les parcours déviants sont les plus inquiétants. Progressivement, nous avons réadapté notre travail de rue et agrandit le périmètre. Aujourd’hui, les limites du territoire d’intervention général sont les suivantes: au Nord, nous nous déplaçons le long de la rue Alfred de Vigny. A l’Est, notre territoire s’arrête à l’orée de Villeneuve en suivant les rails du tram. Au sud, nous intervenons jusqu’à Grand Place et à l’Ouest jusqu’à la rue Lucien Andrieux. Les zones concernées sont donc le cœur du VO, Beauvert, Vigny Musset, le Clos d’Or. C’est donc le quartier au sens large qui est concerné par nos actions, même si le cœur du travail se trouve sur le Village Olympique, lieu où sont rassemblées les structures scolaires et d’animation.Le bassin de recrutement du Collège Olympique nous amène, sur des accompagnements individuels à déborder sur le secteur 4, autour des Alpins et des Alliés notamment.

 Espaces publics : 100% piéton, il pourrait représenter un espace sécurisé et idéal pour l’enfance, la jeunesse et offre un cadre propice à la rencontre et à l’investissement de ses différents lieux de vie. Pourtant les habitants disent le craindre et sont inquiets de savoir leurs enfants seuls dans le quartier. Un sentiment d’insécurité est évoqué, en lien avec différents facteurs : circulation de motos, crainte des jeunes présents et peur de leur influence sur leurs enfants, absence d’adulte sur l’espace public…Pour les jeunes, il est associé à l’enfance et ce qui le peuvent le désinvestissent au profit d’autres espaces plus adaptés à leur âge : Grand’Place, Centre ville, autres quartiers de la ville moins marqués socialement pour eux.  

Déplacements / Mobilités : En lien avec ce qui est dit précédemment, les jeunes sont mobiles. Les transports en commun entourent le quartier et peut les conduire dans tous les secteurs de la ville ou de l’agglomération assez facilement.

Scolarité : 2 écoles primaires et un collège se trouvent sur le quartier. Peu d’évitement de la carte scolaire pour les familles du Village Olympique, il n’en est pas de même pour les habitants de Vigny Musset ou du Clos d’or, pour qui le collège peut représenter un risque.

Loisirs / Culture : Divers clubs sportifs sont présents sur le quartier et utilisent les équipements existants (football, futsal, judo, Karaté). La MJC dispose d’un lieu d’accueil et propose des activités régulières (futsal, danse, théâtre) en plus du programme des vacances. Une compagnie de théâtre est présente sur le quartier et devrait d’ici un an pouvoir réinvestir sa salle, brulée en 2014.

Insertion sociale et professionnelle : l’IMT, l’E2C sont situés en bordure du quartier. Le Lycée Mounier accessible par le tram. La Mission Locale propose des temps de rencontre, 1 fois par semaine, avec ses conseillers « allers vers ».La proximité ne faisant pas tout, il existe de grandes disparités entre les jeunes. Pour certains, le lycée représente une première rencontre avec « l’autre », celui qui n’est pas du quartier et la comparaison n’est pas toujours évidente. Le décrochage peut alors se faire progressivement, et ils disparaissent des radars, avant de réapparaitre sur le quartier, oisifs.  Pour d’autres, ce parcours scolaire « classique » (Lycée Générale ou Pro) ouvrent de nouveaux horizons et découvrent un autre monde, qui les transformera durablement.

Conduites à risques : certains jeunes sont concernés par des pratiques dans l’espace public (deux roues) sans casque, mettant en danger leur propre vie ainsi que celle des autres (souvent devant les écoles, dans les rues piétonnes fréquentées par des enfants). La problématique des addictions (alcool, cannabis) est très présente chez les jeunes du VO, couplées à des addictions au tabac, on retrouve aussi des formes de troubles du comportement alimentaires. Les jeux (paris sportifs etc) ainsi que les réseaux sociaux sont des éléments qui, présents à outrance, peuvent mettre les jeunes dans des situations délicates : problèmes d’argent/ de dettes, de sommeil, de capacité de concentration, de lien à l’autre (enjeux des réputations, identités numériques etc). La santé (sexuelle) est aussi un enjeu concernant les conduites des jeunes.

 Travail autour de la citoyenneté    Actions à mener : travail de rue et présence sociale quotidienne, accompagnement individuels.Partenariat : multiples, en fonction des actions menées + Service Jeunesse, MJC. Actions collectives : projets d’équipe : travail autour de l’image, nettoyons la nature et profitons-en, banque Alimentaire, sorties et séjours. Projets secteur : soirées débats, sorties culturelles

Travail autour de la santéActions à mener : Sensibilisation autour du « prendre soin » physique et psychique, accompagnements individuels et orientation vers professionnels. Travail autour des addictions (cannabis, jeux en ligne, réseaux sociaux, alcool).Partenariat : MDA, AGECSA, Planning Familial, Point virgule, CMPActions collectives : temps d’échange et débats avec Psychologue du Service et ou partenaires terrain

Utilisation des chantiers éducatifs Actions à mener :Chantiers d’équipe Chantiers permanentsContrat d’objectifs après chantier (engagement ML, formation ou autre).Accompagnement autour de la santé au travail Développer de nouveaux types de chantiers sur le secteur (animation, entretien de l’espace commun/équipements, buffet …) Partenariat : Synergie chantiers éducatifs, métropole, MDH Actions collectives : renouveler l’expérience des Chantiers collectifs citoyens, qui avait eu un réel impacte sur les jeunes concernés et qui à donné envie à d’autres jeunes du quartier de vivre cette expérience.

Valoriser et promouvoir la scolarité Actions à mener : extérieur collège : stage 3è (aide à la recherche de stage, à la rédaction, à la présentation orale), implication et valorisation des projets et actions portés par des élèves sur le quartier (fêtes, temps forts…).Partenariat : Collège (enseignants, vie scolaire), MDH, Union de quartier, réseau spécifique (lieux de stage, journalistes, cinémas), MJC.Actions collectives : Lien collège : soutien de différents projets : classe Pompiers, stage 3è, clubs loisirs (journal, ciné…), Association Sportive

Favoriser la poursuite de la scolarité Actions à mener : dans le Collège : Permanences Educatives. Extérieur au Collège : RDV individuels au local, RDV avec parents.Partenariat : Collège (Principal et Principale Adj, CPE, enseignants).Actions collectives : temps de groupe au local à la sortie du collège (type goûters du vendredi).

Repérer et prévenir les situations d’enfants en échec et en décrochage-    Actions à mener : Lien avec collège : participation hebdomadaire aux Commissions Incidents, RDV trimestriels avec équipe de suivi (SA, Infirmière, CPE).Extérieur au collège : Présence à la sortie du collège, observation et rencontre des élèves.-         Partenariat : Collège (équipe de direction et éducative), MJC, ASEActions collectives : Sorties et séjours avec jeunes en décrochage et/ou en risque de l’être.

Accompagnement des jeunes décrochés Actions à mener : travail de rue => jeunes captifs. Entretiens individuels : point sur besoins et attentes du jeune. Orientation vers structures adaptées. Chantier éducatifs comme levierPartenariat : CIO, CPE multi-exclus, ML, chambre des métiers, ADIIJ, IMT, E2C, CLEPT, la BoutureActions collectives : Séjours type rupture autour d’une remobilisation des jeunes

soutien à la parentalité et relations parents-enfants Actions à mener : conserver et entretenir un lien avec les parents ; régularité dans la prise de contact, adopter un positionnement d’équipe favorisant l’expression, se montrer attentifs et accueillants. Proposer des entretiens de médiation familiale (au local, visites à domicile) autour de la relation parents/enfants ou plus largement au sein de la famille.Partenariats : MDH et MDA (soutien à la parentalité), SLS, PJJ, Collèges, LycéesActions collectives : mise en place de groupes de paroles

Relation parents/enfants et place de l'adulte sur le quartierActions à mener : être repérés (à travers le travail de rue notamment) comme référents ; repérer les adultes ressources / référents sur le quartier.Constituer un réseau partenarial d’adultes pouvant être soutenant.-Partenariats : MJC, Correspondant(e)s jeunesse, MDH, Union de Quartier, associations d’habitantsActions collectives : soutenir les demandes et initiatives de parents, projets citoyens collectifs, sorties familles (MDH), invitation sur des temps conviviaux.