Andragogie Vs Pédagogie

Définitions Larousse

Andragogie

r

Science et pratique de l'éducation des adultes.

Pédagogie

r

Ensemble des méthodes utilisées pour éduquer les enfants et les adolescents.

Un peu d'histoire...Pédagogie

r

Chaque époque contient des débats sur ce qu'il faut enseigner (valeurs, connaissances...) et comment lesenseigner .L'humanisme de la Renaissance voit naître quelques précurseurs de la pédagogie, dont Érasme.En territoire germanique, Martin Luther est un initiateur fondamental de l'enseignement moderne : ses motivationspuisent leur source au cœur même de sa théologie, mais aussi dans le contexte religieux, économique et social de sontemps. Le Réformateur implique l'ensemble du tissu social dans cette mission éducative .En France Rabelais propose un idéal du dépassement de soi. Il décrit à la fin de Gargantua (1534) une abbayeutopique, l'abbaye de Thélème. Rabelais, moine de son état, connaît bien la vie monacale, et dans la description decette abbaye fictive il expose son idée d'une abbaye humaniste où de beaux jeunes gens, des deux sexes, viendraientétudier dans un cadre de vie idéal. L'accent est alors mis sur l'aspect moral, plutôt que religieux. On réaffirmel'importance de l'éducation physique.À la même époque (1547), Ignace de Loyola donne à l'ordre qu'il fonde une vocation d'enseignement sur la base dunouveau programme d'enseignement, le Ratio Studiorum. Les collèges qui seront ouverts par les Jésuites en Italie, enFrance (collège de Clermont à Paris, collège de La Flèche, où Descartes fait ses études, collège de Mauriac et de Billomen Auvergne, etc.), puis progressivement dans toute l'Europe, sont le modèle de l'enseignement secondaire des lycéesdu XIXe siècle .Pour le tchèque Comenius, la pédagogie doit être utile et pour tous .Au XVIIe siècle, Jean-Baptiste de La Salle fonde un ordre laïc pourenseigner gratuitement dans les écoles de village. Il rédige pour les maîtres un traité de civilité à l'usage des enfants des deux sexes, et un programme d'études, la Conduite des écoles chrétiennes, qui sert de base àl'organisation de l'enseignement primaire jusqu'au début duXXe siècle.Au XVIIIe siècle, on revient contre l'enfermement. On veut former les jeunes au monde contemporain.

Triangle pédagogique de Jean Houssaye

Triangle pédagogique de Jean Houssaye

r

Les côtés du triangle symbolisent les différentes relations qui se tissent entre les trois éléments d’un acte pédagogique :la relation d’apprentissage se construit entre l’apprenant et le savoir dans sa démarchepour apprendre.la relation didactique est le rapport entretenu par l’enseignant avec le savoir et qui lui permet d’enseigner.une relation pédagogique lie l’enseignant à l’apprenant pour former ce dernier.

Modèles Occidentaux

r

En Occident, on distingue généralement trois modèles en matière de pédagogie : le modèle de l’empreinte, le modèle béhavioriste et le modèle constructiviste. Ces modèles reflètent les évolutions de la société et ont chacun des avantages et des faiblesses à prendre en considération, en fonction de la situation, du contenu à transmettre, de l’enseignant, de l’apprenant.

Les différents aspects de la pédagogie

r

Le contrat pédagogique est une notion introduite pour signifier que l'enseignement ne peut produire ses fruits que s'ily a accord entre l'enseigné et l'enseignant sur les objectifs mêmes de la formation, les comportements attendus desenseignants et enseignés ressortant, eux, du contrat didactique .Les démarches pédagogiques sont des attitudes méthodologiques et progressives de pensée insistant soit sur lesphases, les moments d'un travail, soit sur les formes, les aspects d'un objet de recherche, en matière d'enseignement.Par ex., l'approche ou démarche expérimentale se déroule en au moins trois phases (observation, hypothèse,contrôle) et se concentre sur au moins deux points (la reproduction du phénomène, la modification des variables).On peut citer les démarches comparative, déductive, historique, scientifique, transversale, complexe , innovante,systémique ... que l'on trouve autant chez les élèves que chez les professeurs ou les pédagogues.Les dispositifs pédagogiques sont des structures administratives, des agencements au sein du système éducatif, enlieux, personnels, finances, règlements, matériels. Comme exemples, on peut citer les ZEP (1981), l'organisation del'école primaire en trois cycles (loi Lionel Jospin, 1989), le socle commun des connaissances (Gilles de Robien, 2006),les stages de remise à niveau (Xavier Darcos, 2008), la prévention du piratage informatique (Christine Albanel, 2009),le dispositif d'évaluation des acquis des élèves en C.E.1 et C.M.2 (2009).Les doctrines pédagogiques sont de grands ensembles théoriques, complexes, mêlant théories et procédures. Cesont des philosophies, des visions du monde, des idéologies. Elles supposent, clairement identifiées, une psychologiede l'enfant, une philosophie de l'éducation, une sociologie de l'institution scolaire ou universitaire. Les principescomptent. Dès La République de Platon on trouve des doctrines. On peut considérer comme doctrines pédagogiquesla pédagogie traditionnelle, la pédagogie négative (Jean-Jacques Rousseau) ou non directive (Carl Rogers, 1969) ,la pédagogie soviétique (A. Makarenko, 1917), l'Éducation nouvelle (dont Freinet), la pédagogie Steiner-Waldorf.Les méthodes pédagogiques consistent en des règles et des procédés pour mettre en œuvre un enseignement du maîtreou un apprentissage de l'élève, de façon théorique ou pratique . On s'en sert pour gérer, expliquer, découvrir, évaluer.Les réalisations comptent plus que les principes. En ce sens, la maïeutique de Socrate (dite méthode interrogative), lapédagogie de projet (project-based learning), la pédagogie de contrat, la pédagogie différenciée , l'enseignementprogrammé (Skinner, 1958), la pédagogie par objectifs, la pédagogie par situation-problème (problem-basedlearning), l'enseignement assisté par ordinateur sont des méthodes pédagogiques.Les modèles pédagogiques sont des types, des références, des idéaux, des principes utilisés dans l'acte pédagogique,plutôt que des professeurs idéalisés ou des recettes d'enseignement toutes faites, prêtes à être utilisées . Marcel Lesne(1977) cite : transmission, incitation, appropriation. Jean-Pierre Astolfi (1992) : empreinte, conditionnement,construction. Franc Morandi (1997) : tradition, pédagogies actives, maîtrise, différenciation, autonomisation. SelonLabédie et Amossé : transmission (pédagogie traditionnelle), stimulus-réponse (pédagogie béhavioriste), construction(pédagogie active), socio-construction, métacognition .Les mouvements pédagogiques sont des « organisations militantes, inspirées par une idéologie éducative novatrice,regroupant des enseignants mus par le même idéal » . Ex. : le Groupe français d'éducation nouvelle (1921, PaulLangevin et Henri Wallon) , l'Institut coopératif pour l'école moderne (1948, inspiré de Freinet).Les notions pédagogiques sont des concepts, idées, représentations, des objets abstraits de connaissance. Exemples :apprentissage, auto-formation, compétence, écriture, éducabilité, entraînement, imitation, métacognition ,règlement intérieur, rythmes scolaires. Organisées, les notions forment des théories.Les pratiques pédagogiques concernent les activités volontaires à but éducatif. Elles couvrent un champ très large :les consignes, les tâches et les activités, les interactions, les rituels et routines, les notations et évaluations, lesstimulations, les supports d'activité (comme l'usage de l'ardoise, le recours à l'ordinateur, l'utilisation de la voix)...Les styles (ou profils) pédagogiques sont les attitudes du maître qui enseigne. Jerome Bruner, le premier (en 1956), y aprêté attention, chez l'élève . Il y a les pédagogies formelles (structurées) ou informelles (souples), directives(autoritaires) ou non directives (démocratiques ou permissives)... On distingue habituellement les styles transmissif(le maître dispense des savoirs), appropriatif (le maître aide l'élève à construire son savoir), modélisant (l'élèvereproduit ou imite un modèle, ou bien il élabore une représentation formelle). Marguerite Altet distingue ces « stylesdidactiques » : expositif (information, organisation, gestion), interrogatif (interrogation, évaluation), incitatif(stimulation), animateur (guidance), guide (guidance, régulation), mixte-flexible . Aux styles d'enseignement desmaîtres sont parallèles les styles d'apprentissage des élèves : visuel ou auditif ou kinesthésique, réfléchi ou impulsif...Les théories pédagogiques forment chacune un ensemble cohérent de notions. Une théorie pédagogique estsupposée expliquer ce qu'est l'éducation, l'apprentissage, l'instruction, l'élève, l'enseignant, le savoir scolaire. Parexemple, la théorie constructiviste de Piaget avance de nombreuses notions : stade, assimilation, accommodation,invariance des quantités physiques... (mais Piaget refuse d'être pris pour un pédagogue, il est psychologue). Parmi les théories pédagogiques on trouve : le traditionalisme (Étienne Gilson, 1954 ; Alain Finkielkraut, 1988), le marxisme soviétique (A. Makarenko, 1917), le béhaviorisme (John B. Watson, 1925), le constructivisme (J. Piaget, 1923), le socio-constructivisme (L. Vygotski, 1934), le spiritualisme (Abraham Maslow, Krishnamurti), la théorie de lareproduction de Pierre Bourdieu (1970) , le cognitivisme (Robert Mills Gagné, 1976) ... Une théorie combine des notions, et si des théories se combinent elles forment une doctrine.

L'apprentissage chez l'enfant

r

L'enfantApprend pour plus tard;Participe sur une base obligatoire;Poursuit des objectifs fixés par d’autres (motivation d’autrui);Comble un besoin d’acquisition des connaissances;Possède une expérience limitée et peu intégrée;S’interroge à l’occasion sur l’utilité de ce qu’on lui enseigne;Manifeste peu d’intérêt d’apprendre des autres membres d’ungroupe d’élèves;Perçoit le temps comme étant une ressource illimitée (l’enfant a toutson temps);Démontre une ouverture à apprendre un grand nombre de chosesdifférentes;A une prise en charge limitée de son propre apprentissage;S’adapte facilement à la nouveauté;Possède une capacité physique et de concentration sur une pluslongue période, ce qui facilite l’apprentissage.

Etymologie

Andragogie

r

Le terme "andragogie" est formé à partir de deux mots du grec ancien : andros qui signifie « l'homme » et agogos qui veut dire"le guide". On désigne donc par "andragogie" l'ensemble de techniques susceptibles d'amener à la connaissance, d'éduquer, de former des apprentis, des travailleurs.

Pédagogie

r

Le mot "pédagogie" est dérivé du grec "Paidos" qui signifie "l'enfant", et "gogia" qui signifie "conduire,mener, accompagner, élever". Dans l'Antiquité, le pédagogue était un esclave qui accompagnait l'enfant à l'école, lui portait ses affaires, mais aussi lui faisait réciter ses leçons et faire ses devoirs.

Un peu d'histoire...Andragogie

r

L'andragogie est la pratique de l'éducation des adultes. Le terme « andragogie » apparaît pour la première fois enAllemagne en 1833, c'est-à-dire à une époque où la formation s'adresse essentiellement aux hommes.Aux Etats-Unis, il a été popularisé par l’américain MalcolmKnowles. Ce dernier revendique le mot « andragogie » qui pour lui doit être distingué de « pédagogie ».À partir des années 1970, en Europe, le terme Andragogie fut utilisé pour désigner un réel courant de pensée, à l’égal d’autres disciplines académiques comme la biologie, la médecine ou la physique.

Théorie de Knowles

r

La théorie de Knowles peut être appréhendée à travers 6 affirmations liées à la motivation des adultes en situationd’apprentissage :1. Besoin : Les adultes ont besoin de connaître le pourquoi d’un apprentissage.2. Particularité : L’expérience (dont la prise en compte de l’erreur) est la base de toute activité d’apprentissage pourles adultes3. Investissement : les adultes doivent pouvoir être impliqués dans les décisions liées au dispositif d’éducation misen place : organisation, modalités d’évaluation de l’enseignement proposé.4. Utilité : Les adultes préfèrent apprendre ce qui leur servira à court terme dans leur travail ou leur vie personnelle.5. Modalité d’apprentissage : L’apprentissage par situation-problème est plus adapté pour les adultes que la simpletransmission de connaissances.6. Motivation : les adultes réagissent mieux à une motivation intrinsèque qu’à des exhortations externes.

L'Autopoïèse

r

La notion des « mondes propres » (Varela et Maturana) est un modèle explicatif de l'approche. En effet, l'action permet à l'apprenant d'agir sur son environnement comme l'environnement agit de la même manière sur l'apprenant.C'est la notion d'autopoïèse appliquée à l'andragogie, c'est-à-dire à la capacité d'un système (apprenant, environnement) à se suffire à lui-même comme processus de formation.Ceci implique que le formateur ne soit qu'un intervenant, un accompagnateur et un créateur d'environnement deformation permettant à l'apprenant de se former par lui-même. D'autant que c'est le seul moyen pour lui d'y parvenir,en effet, le formateur ne peut « déposer » du savoir-faire dans la tête d'un apprenant. Il ne peut que déployer un espace propice à l’acquisition de nouveaux comportements qu'il veut induire chez la personne qu'il veut former et tout faire pour que ceux-ci soient efficaces.

L'apprentissage chez l'adulte

r

L’adulteApprend pour maintenant;Participe sur une base volontaire;Poursuit des objectifs personnels (motivation personnelle);Adapte et complète sans cesse ses connaissances;Possède une expérience complète, diversifiée et très intégrée;Démontre une volonté systématique de percevoir cette utilité;Manifeste de l’intérêt à écouter et à partager les connaissances et lesexpériences des différents membres d’un groupe d’apprenants;A une conscience aiguë de la valeur du temps (le temps c’est del’argent);A des intérêts plus restreints liés aux difficultés qu’il rencontre;Cherche à augmenter la prise en charge de son propreapprentissage;S’adapte plus difficilement à la nouveauté;Possède une capacité physique et de concentration moins grande, cequi peut rendre l’apprentissage plus difficile.

Ce que les adultes retiennent selon Mucchielli

r

Mucchielli (1988) souligne que les adultes retiennent :10 % de ce qu’ils lisent;20 % de ce qu’ils entendent;30 % de ce qu’ils voient;50 % de ce qu’ils voient et entendent en même temps;80 % de ce qu’ils disent;90 % de ce qu’ils disent et font

Les conditions pour un bon apprentissage

r

LES CONDITIONS GAGNANTES D’UN APPRENTISSAGE CHEZ L’ADULTE LORS D’UNE FORMATION EN SALLELa motivationL’adulte doit être motivé pour entreprendre une activité de formation qui répond à ses besoins ou à ses intérêts. L’utilité de l’apprentissage est donc le point de départ d’une activité de formation. Pour cela, le formateur doit clairement énoncer les objectifs dès le début de la formation, car l’adulte veutcomprendre à quoi lui servira cette formation une fois de retour au travail.La réalitéL’apprentissage doit être centré sur la réalité et sur des situations concrètes et non se baser sur des sujets vagues et théoriques. Le formateur doit souvent faire le lien entre ce qu’il apprend et la réalité des participants.L’expérienceL’expérience de l’adulte doit être considérée comme le facteur d’apprentissage le plus important. Le formateur ne doit pas être surpris si l’apprenant devient plus critique quand il lui semble que ce qu’il apprend entre en contradiction avec son expérience.La collaborationIl s’agit de l’échange entre le formateur qui transmet ses connaissances et l’apprenant qui contribue à leur enrichissement par son expérience. Le rôle du formateur ne se limite pas à la transmission et à l’évaluation des connaissances. Il consiste aussi à créer une ambiance informelle favorable et un climat démocratique dans lesquels l’autorité demeure entre les mains des apprenants. L’adulte apprend beaucoup de ses pairs et le formateur doit donc favoriser la synergie de groupe.HétérogénéitéUn groupe d’apprenants adultes est plus hétérogène qu’un groupe d’enfants. Le formateur doit donc tenir compte des différences individuelles pour adapter son enseignement.Un adulte apprend s’il comprendLa démarche doit être logique et insérer des relations de cause à effet, avec la nécessité de vulgariser l’enseignement. L’adulte doit apprendre sans effort.Un adulte apprend mieux s’il participe à l’activité de formationPlus l’adulte agit, plus il apprend . Le formateur doit donc utiliser des techniques d’enseignement qui favorisent la participation et veiller au respect, à l’écoute, au droit de parole, etc.Se sentir en confianceLa principale crainte des adultes qui suivent une formation est d’être jugés. L’idée de ne pas être à la hauteur, de passer pour un incompétent ou de donner une mauvaise image d’eux-mêmes à leurs collègues peut aboutir à un échec.Donc, dès le début de la session, il faut instaurer une relation de confiance entre le participant et le formateur.